Souvenirs historiques [1]
par Jean-Pierre-Joseph d’Arcet [2]

5 octobre 1785. Ascension de MM Charles et Robert au moyen du premier ballon rempli de gaz hydrogène [3].

L’appareil était placé sur le premier bassin que l’on trouve en entrant aux Tuileries par la grille du Pont-Royal. On avait établi au-dessus de l’eau un plancher circulaire et général, laissant un espace vide entre sa circonférence et celle du bassin, de telle sorte que l’on ne pouvait y entrer qu’au moyen d’une planche servant de pont. L’Académie des sciences avait été invitée à assister à cette expérience, et mon père qui en était membre m’y avait amené, quoique je n’eusse que douze ans [4] à cette époque : le ballon occupait le centre du bassin et était presque entouré de tonneaux dans lesquels se produisait le gaz hydrogène au moyen d’acide sulfurique et d’eau forte.

MM Charles et Robert avaient terminé les préparatifs du voyage aérien qu’ils allaient entreprendre, lorsque Louis XVI, qui était avec sa famille à une fenêtre du Pavillon de Flore [5], donna ordre verbalement et par des gestes énergiques de renoncer à l’expérience, ne voulant pas consentir à ce que MM Charles et Robert risquassent leur vie. M. Robert était alors dans la nacelle, M. Charles, qui était couvert de fourrures, se jeta sur les cordes du ballon, en coupa plusieurs et s’élança immédiatement dans la nacelle, ce qui fit prendre au ballon une grande inclinaison. Ne pouvant pas le retenir, on coupa les cordes qui restaient encore, et il s’éleva majestueusement, aux applaudissements de tout le monde et alla passer au-dessus des premiers arbres à droite de la grande allée, sous l’influence d’un vent sud-ouest.

Prise de la Bastille, 14 juillet 1789.

Le 14 juillet, jour de la prise de la Bastille, j’étais en pension chez M. Lizarde, rue Copeau [6], dans le grand pavillon à 5 ou 6 étages qui se trouve à gauche de la rue en la descendant. Lorsque l’on entendit le canon gronder, je montai sur le toit de la maison avec plusieurs de mes camarades, et je vis parfaitement les soldats, placés sur les plates-formes des tours de la Bastille, tirer de haut en bas sur le peuple qui assiégeait cette forteresse. Mais tout à coup nous vîmes les tours obscurcies par une fumée très épaisse. Le bruit du canon cessa bientôt, la Bastille était prise. Je crois me souvenir qu’il était alors cinq ou six heures du soir : car je me rappelle très bien qu’en observant tout ceci du lieu élevé où j’étais, je goûtais en mangeant de la salade confite, gardée de mon dîner dans un pot de confiture.

Dispositions faites au Champ-de-Mars pour la Fédération (14 juillet 1790).

Le gouvernement, n’ayant que peu de jours pour faire établir les talus qui entourent aujourd’hui le Champ-de-Mars, s’adressa à la population de Paris pour faire patriotiquement cet immense travail, et elle répondit avec enthousiasme à cet appel.

J’étais alors au collège Duplessis. On voulu nous empêcher de sortir ; nous brisâmes la porte cochère, et nous quittâmes tous le collège. Nous descendîmes la rue Saint-Jacques en jetant nos livres dans les soupiraux des caves et entrant dans les boutiques des fruitières ou nous pouvions trouver des pelles et des manches à balais. Nous courûmes au Champ-de-Mars où l’on nous employa aux travaux de terrassement qu’on avait commencés. Nous rentrâmes le soir au collège et, au lieu d’y être grondés, nous apprîmes que tout était régularisé, et que chaque jour nos maîtres nous conduiraient au Champ-de-Mars jusqu’à la fin des travaux. Il me semble encore voir cette nombreuse population s’empresser de remuer la masse énorme de terre qu’il fallait enlever de toute la surface du Champ-de-Mars, pour former des talus qui sont sur ses deux grands côtés. C’était un mélange bizarre de filles, d’abbés, de bonnes, d’écoliers, d’enfants, de soldats, d’hommes bien vêtus, attelés à des tombereaux, poussant des brouettes ou travaillant à enlever la terre et à en former les talus. Et tout ce monde travaillait en chantant et en s’entraidant les uns les autres avec une véritable fraternité. Les choses étaient si bien régularisées, pour nous autres écoliers, qu’on avait fini par nous apporter notre dîner [7] au Champ-de-Mars, afin que nous pussions y rester toute la journée. C’est ainsi qu’en peu de jours on put enlever quelques pieds de terre sur toute la surface nivelée du Champ-de-Mars, et former les talus qu’on y remarque encore aujourd’hui.

Première Fédération, 14 juillet 1790.

Mon Père était un des électeurs de la ville de Paris ; en cette qualité il dut assister à la première Fédération [8]. Cette grande cérémonie eut lieu au Champ-de-Mars par un temps fort incertain. Nous allâmes de la place Louis XV [9] au Champ-de-Mars en suivant le cours-la-Reine, le quai de Chaillot [10] et en traversant la Seine devant le Champ-de-Mars sur un pont de bois construit exprès pour la cérémonie [11]. Nous étions à pied dans le cortège, nous traversâmes le Champ-de-Mars dans toute sa longueur, et nous fûmes placés sous une grande estrade couverte qui avait été construite en avant de l’École militaire et le long de la façade de ce bâtiment. Mon père était placé à côté du duc d’Orléans (l’Égalité [12]), le Roi Louis XVI était au centre de l’estrade. Il était vêtu d’un pantalon et d’une veste courte en drap d’or et complètement boutonnée. Je ne me souviens pas de lui avoir vu ni chapeau ni manteau. Ayant beaucoup marché et étant assis depuis long temps, je pressais mon Père de me donner quelque chose à manger. Il n’avait rien à m’offrir, mais le duc d’Orléans qui m’entendit tira aussitôt de dessous la banquette un pâté dont il m’offrit un gros morceau, que j’acceptai et que je mangeai bien volontiers.

Le temps, comme je l’ai dit plus haut, était très incertain. Le soleil était beau et chaud par moment et ensuite le ciel se couvrait de nuages noirs et très épais. Je remarquai qu’à chaque salve d’artillerie, quand le temps était couvert, ces nuages se résolvaient en pluie qui tombait à torrents. Je me souviens encore d’avoir vu des femmes exposées à cette pluie tordre leurs jupons après chaque averse. Ma sœur Julie [13], qui était sur un des talus à droite du Champ-de-Mars, passa ainsi la journée à tordre sa robe après la pluie et à la sécher sur elle aussitôt au soleil. À chaque averse on voyait s’ouvrir les parapluies, qui par leurs différentes couleurs formaient un singulier spectacle.

J’ai trouvé par hasard chez un marchand du quais-aux-fleurs le tableau peint à l’huile sur bois de noyer, représentant la première Fédération au moment du serment [14]. Je certifie que ce tableau, qui est en ma possession, est parfaitement exact et je suis convaincu que c’est d’après lui qu’a été gravée la belle planche de la grande cérémonie, dont il est ici question, ce tableau m’a coûté 3 francs 50. Monsieur Mérimée [15] a déclaré qu’il était l’original.

10 août 1792.

Le 10 août mon père commençait son déménagement du quai des Théatins (quai Voltaire, no 21), car il venait habiter la Monnaie, où il avait à prendre rang d’Inspecteur général des essais. Ce jour-là, je me trouvais chez MM Clément de Sainte-Palaye avec lesquels j’étais élevé, et qui demeuraient hôtel [16] Vendôme, rue d’Enfer. M. Clément de Sainte-Palaye père, qui était commandant de la garde nationale de sa section, nous avait quitté la veille au soir, et s’était rendu aux Tuileries avec la garde nationale qu’il commandait. Le 10 août vers 11 heures ou midi, entendant le canon gronder du côté des Tuileries nous montâmes sur le toit de l’hôtel Vendôme pour tâcher de voir quelque chose de ce qui se passait ; mais nous ne pûmes voir que beaucoup de fumée et qu’entendre de fortes et longues détonations. Nous passâmes la journée dans la plus grande inquiétude, sans voir revenir M. de Sainte-Palaye et sans avoir de ses nouvelles. Nous nous décidâmes vers les 7 heures du soir [17] à aller le chercher aux Tuileries et nous parvîmes peu à peu avec la foule jusqu’au bas du pavillon de Flore. Au bas de ce pavillon était un fossé dans lequel je vis des femmes furibondes assommant à coups de pavés un page qui avait été jeté par une croisée. Tout le bas du château était couvert de débris de ce qu’on avait jeté par les fenêtres. Je me souviens particulièrement d’y avoir vu un piano tout cassé, des débris de bouteilles et beaucoup de farine. Déjà il n’y avait plus de cadavres ni de blessés sur la terrasse du château. La foule y était si considérable que je fus poussé malgré moi et malgré les efforts de mon précepteur contre l’ange d’un piédestal du passage de l’horloge, contre lequel j’aurais eu la tête fendue, si mon précepteur, M. Leblanc, n’entremis son bras entre la pierre et mon front. Nous ne pûmes parvenir ni dans la cour du château ni dans le château même. Nous fûmes obligés de retourner dans le jardin qui était rempli d’une foule immense, joyeuse, surtout très bruyante, armée, en partie, de toutes sortes d’armes et tenant à la main des roseaux pompons qui se vendaient ordinairement en grande quantité à la foire de la Sainte Odile. Nous revînmes à l’hôtel Vendôme, sans avoir pu nous procurer des nouvelles de M. de Sainte-Palaye. Le lendemain nous apprîmes par les ouvriers de M. Acloque, directeur d’un roulage [18] rue d’Enfer, et l’un des chefs de la garde nationale, que Louis XVI avait dit à M. de Sainte-Palaye le 10 août au matin qu’il fallait repousser la force par la force, que M. de Sainte-Palaye s’était évanoui au premier coup de canon, et que son domestique Chabert, ancien militaire, qui l’accompagnait, l’avait chargé sur ses épaules et l’avait emporté comme blessé, en sortant des Tuileries par le Pont-Royal, sans dire où il allait. Quelques démarches que nous pûmes faire, nous n’en sûmes pas davantage. Le 20 août, pendant que nous étions encore en classe [19], vers 9 heures du soir, nous vîmes arriver M. de Sainte-Palaye qui n’avait pu rester plus longtemps sans voir sa famille. M. de Sainte-Palaye n’avait pas été blessé, se portait très bien ; il était accompagné de Chabert qui avait cru devoir par prudence le tenir caché chez un de ses parents. M. de Sainte-Palaye fut très gai, il joua avec nous tout le reste de la soirée, et nous quitta à 10 heures et demi en nous promettant de venir souvent le soir ; mais nous reçûmes le lendemain une lettre de lui datée de la Conciergerie [20], il nous annonçait qu’il avait été arrêté la veille en sortant de l’hôtel Vendôme, qu’il avait été conduit à la Conciergerie et son domestique à la Force [21]. Nous ne le revîmes plus. Nous dirons plus bas comment il fut massacré le 2 septembre.

Revenant sur mes pas, je dirai ce qui se passait chez mon père, quai des Théatins, pendant l’assaut des Tuileries. Il y avait de chaque côté de la maison, quai Voltaire, no 21, où nous demeurions, une pièce de canon qui servait à envoyer des boulets dans le Carrousel par-dessus la rivière et à travers les Guichets du Louvre. Le premier boulet ayant été tiré trop bas ébrécha le parapet devant notre maison, et cette pierre ainsi ébréchée resta là longtemps sans être remplacée. Ce furent ces deux pièces de canons qui firent autour du Guichet du Louvre des brèches qu’on y remarqua pendant longtemps.

L’ébranlement que causait le tir de ces deux pièces de canon avait obligé ma famille d’ouvrir toutes les portes et fenêtres de notre appartement, une grande partie des locataires de la maison s’était réunie chez nous. Vers la fin du combat, les pièces de canon qui étaient au bas de la porte tirant toujours, on vit un officier Suisse [22] sans habit traverser le Pont-Royal à travers la fusillade, se diriger vers notre maison, passer entre les deux pièces de canon, entrer sous la porte cochère, prendre à gauche l’escalier, monter au second et se jeter tout éperdu dans notre appartement, en demandant la vie aux dames qui se trouvaient réunies chez nous. Ma sœur Julie, sans perdre la tête, le fit cacher dans une grande armoire à robes, et répondit aux canonniers qui avaient quitté leurs pièces pour le poursuivre, que cet homme n’était pas entré dans l’appartement, qu’il était sans doute monté dans les greniers de la maison ; les canonniers la crurent, montèrent jusqu’au haut de l’escalier, trouvèrent là un long couloir qui les conduisit à l’autre extrémité de la maison, et à un autre escalier pareil au premier, qu’il suivirent et qui les ramena à droite sous la porte cochère en face de celui par lequel ils étaient entrés. Étant alors près de leurs pièces, ils se remirent à envoyer de nouveaux boulets sur le Carrousel, sans plus s’inquiéter de l’officier Suisse, dont ils avaient perdu la trace.

À peine les canonniers étaient-ils sortis de notre salon qu’on s’aperçut de la présence d’un gros barbet blanc qui avait suivi l’officier Suisse, et qu’on fut obligé de cacher avec son maître, en remerciant Dieu de ce qu’il n’avait pas été remarqué par les canonniers, qui s’en seraient servi comme d’une pièce de conviction contre notre famille. Cet officier resta à la maison jusqu’au lendemain, où il nous pria de lui prêter des habits pour se déguiser afin d’aller retrouver sa voiture qui, disait-il, l’attendait en dehors de la barrière. Il ne voulut pas nous dire son nom ni qui il était, mais il voulut nous laisser son chien comme gage de reconnaissance. Mon père, qui était médecin, lui donna un de ses habits complet, et le conduisit jusqu’au haut des Champs-Élysées, le quitta là, et nous n’en entendîmes plus parler.

Journées du septembre 1792 [23].

Lorsque nous apprîmes le 2 septembre au matin que l’on massacrait les prisonniers de la Conciergerie et de la Force, ne pouvant porter aucun secours à M. de Sainte-Palaye, nous tombâmes dans le plus affreux désespoir, et passâmes ainsi une partie de la matinée à attendre qu’il nous arrivât d’un côté ou d’un autre quelque nouvelle. Chabert, qui avait été enfermé à la Force, comme je l’ai dit plus haut, et qui était un vieux militaire, apprenant le sort qui le menaçait, s’était fait avec un mouchoir rouge un bourrelet autour de la tête pour se défendre contre les assassins. Lorsque son tour vint et qu’il fut amené au dehors de la prison en présence des Septembriseurs, le hasard lui fit rencontrer un ancien gendarme qui était son cousin. Chabert en appela à son cousin pour certifier qu’il n’était qu’un simple domestique, qu’il était bon patriote, et qu’il n’avait nullement mérité la mort qu’on voulait lui donner. Son cousin prit chaudement sa défense. Les Septembriseurs se contentèrent de le faire monter sur le tas de cadavres qui était à la porte de la Force, et de lui faire jurer qu’il servirait la patrie jusqu’à la fin de la guerre. Chabert, ainsi devenu libre, s’empressa d’accourir à l’hôtel Vendôme où nous étions rassemblés, et vint nous demander des nouvelles de son maître. Nous lui dîmes que nous n’en avions pas, mais que nous savions seulement que M. de Sainte-Palaye avait été enfermé à l’Abbaye [24]. Chabert, sans attendre aucun ordre, nous quitta sur le champ et courut à l’Abbaye se mêler aux Septembriseurs pour tâcher de sauver son maître s’il en était encore temps. Chabert resta à la porte de l’Abbaye jusqu’à la fin du massacre, sans voir paraître son maître, et revint nous annoncer avec joie qu’il avait cherché son maître parmi les morts, qu’il ne l’avait pas trouvé, et que ne l’ayant pas vu parmi ceux que l’on avait massacrés devant lui, il devait penser qu’il avait été sauvé. Mais on apprit le lendemain, en allant en savoir des nouvelles à la prison de l’Abbaye, que M. de Sainte-Palaye avait été une des premiers prisonniers massacrés, et qu’il avait été tué d’un coup de pique dans le dos. La famille ne put ravoir son cadavre ni se faire rendre plus tard le mobilier qu’il avait en prison [25] et qu’elle réclamait comme souvenir de famille.

PS M. Acloque, dont j’ai parlé plus haut, avait été arrêté après M. de Sainte-Palaye, et enfermé comme lui à la Conciergerie, mais les ouvriers de son roulage se mêlèrent aux Septembriseurs et parvinrent à le sauver et même à le ramener en triomphe à son domicile.

Apothéose de Pelletier de Saint-Fargeau.

Après l’assassinat de Pelletier de Saint-Fargeau [26], son corps fut promené dans Paris et conduit au Panthéon en grande pompe sur un char élevé au moins de vingt pieds. Le corps était placé sur une lit de parade, à moitié nu, la partie supérieure toute découverte et laissant voir la large plaie qu’il avait au côté gauche. Lorsque ce char passa rue Saint Hyacinthe au-dessous de mes fenêtres, le corps était si près de moi que je pus voir un bouchon mis dans l’intérieur de la plaie pour la rendre plus béante et sans doute pour émouvoir davantage la populace.

Scène de la Terreur : la princesse de Lamballe [27].

En 1792, je demeurais rue Saint Hyacinthe-Saint-Michel au second étage, dans la 3e ou 4e maison en montant.

Un jour, vers les trois heures de l’après-midi, je crois que c’était le dernier jour des massacres de septembre, j’entendis un grand bruit dans la rue et je courus vite à la croisée ; je l’ouvris brusquement et je me mis vite à la fenêtre, mais à peine y fus-je, qu’un homme du peuple qui portait un gros morceau de chair au bout d’une grande pique l’éleva vers moi et l’approcha très près de la fenêtre qui était comme on le voit encore à un second [28] très bas. Je reconnus une cuisse humaine enfilée dans la pique par le genou. C’était l’une des cuisses de la malheureuse princesse de Lamballe [29] massacrée le matin ou la veille au soir. Cette cuisse était presque entièrement couverte de boue ; l’homme qui la portait était accompagné d’une foule considérable hurlant et chantant de toutes ses forces.


[1] Dictés en 1843 à sa fille Pauline (1822-1905), qui épousa Joseph Le Coëntre (1805-1879), contre amiral. Cette Pauline d’Arcet est une nièce de la femme de Philippe-Antoine Grouvelle, née elle aussi Pauline d’Arcet (1780-1844). En 1905, la fille de Pauline Le Coëntre donna l’original de ce manuscrit au musée Carnavalet. Il n’est pas reproduit intégralement ici. Les notes sont de Philippe le Tourneau.

[2] 1777-1844.

[3] Le narrateur se trompe. Cette ascension eut lieu en 1783. Tous les titres sont du narrateur.

[4] En réalité il n’avait que six ans s’il a bien assisté à la première ascension.

[5] Du château des Tuileries, incendié par la Commune et détruit par la IIIRépublique.

[6] Actuelle rue Lacepède.

[7] L’actuel déjeuner, mais se prenant tôt.

[8] La première fête de la Fédération. La fédération nationale était un mouvement issu des provinces, visant à affirmer l’unité du royaume et à la lutte contre « les ennemis de la liberté », pour la défense de la Révolution. Talleyrand célébra la messe sur « l’autel de la patrie ».

[9] Actuelle place de la Concorde.

[10] Actuelle avenue de New-York.

[11] À l’emplacement de l’actuel pont d’Iéna.

[12] Philippe-Égalité.

[13] 1772-1856, qui épousa Joachim Lebreton (1760-1819).

[14] Au nom de « l’armée populaire », La Fayette prononça le serment « qui unit les Français entre eux et les Français à leur Roi pour défendre la liberté, la Constitution et la loi ». Le Roi dut l’imiter.

[15] Père de l’écrivain, peintre assez connu en son temps.

[16] Hôtel particulier. Une partie de cet hôtel subsiste dans l’École des mines.

[17] Heure solaire, 17 heures actuellement pendant l’horaire d’été.

[18] D’une entreprise de transport de marchandises.

[19] Les enfants de M. de Sainte-Palaye et le narrateur dans l’hôtel Vendôme.

[20] Reste du palais royal des Capétiens, transformé en prison sous la Révolution.

[21] Une autre prison, située dans le Marais, détruite en 1850.

[22] Un Suisse de la garde suisse du Roi, qui fut en grande partie massacrée le 10 août sur les marches du château et dans l’escalier.

[23] Les massacres de septembre marquèrent le début de la Terreur.

[24] Ancienne prison abbatiale de Saint-Germain-des Prés.

[25] On pouvait à cette époque faire apporter en prison des meubles personnels.

[26] Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau (1760-1793), élu de la noblesse aux États généraux. C’est à son invitation que la Constituante décida, le 3 juin 1791, que tout condamné à mort aurait désormais la tête tranchée. Il vota la mort du Roi sans appel ni sursis. Il fut assassiné le lendemain (20 janvier 1793) par Pâris, ancien garde du corps du souverain. Le Peletier fut placé au rang de « martyr de la liberté ». Saint-Fargeau est un ancêtre direct de la mère de Jean d’Ormesson.

[27] Ce passage est de la main de J.-P.-J. d’Arcet et non de sa fille.

[28] Deuxième étage.

[29] Marie-Thérèse de Savoie-Carignan (1749-1792) ; elle avait épousé en 1757 Louis de Bourbon-Penthièvre, prince de Lamballe (qui mourut dès 1758). La princesse de Lamballe était surintendante de la maison de Marie-Antoinette et sa grande amie. Après son massacre, sa tête avait été portée sur une pique sous les fenêtres de la Reine, enfermée au Temple. On comprend d’autant mieux l’émotion du jeune narrateur qu’il connaissait le duc d’Orléans, familier de son père, et qui était le beau-frère par alliance de la victime.